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Bob Marley : Le jour où sa femme a falsifié sa signature pour s’accaparer de tous ses biens
Bob Marley est une icone de la musique dans le monde et fait même objet d’attraction touristique pour son pays la Jamaïque. Célébré chaque 11 mai dans le monde, le leader incontesté des rastafaris a eu plusieurs enfants issus de ses nombreuses femmes dans sa petite vie de la trentaine. Une de ses femmes s’est surtout fait remarquer après sa mort dans le cadre du partage de son héritage.
Bob Marley a laissé un héritage intarissable
L’empire Marley a rapporté en 2020, 14 millions de dollars à ses ayants droit, et à tous les détenteurs de licences permettant d’utiliser son nom et son image. Le plus célèbre des Jamaïcains est même devenu la huitième célébrité décédée qui gagne le plus au monde selon le magazine économique américain Forbes en 2020. Retour sur la saga Marley, un empire financier très disputé qui est devenu, au fil du temps, une marque… presque comme les autres.
Son héritage objet de discordes familiales
“Son corps n’était pas encore froid dans sa tombe que les charognards se disputaient déjà ses possessions terrestres”, constatait sa mère, Cedella Booker, peu de temps après la mort du reggae man à l’âge de 36 ans. Chez lui, on ne retrouve aucun testament, à la surprise des membres de son groupe légendaire, The Wailers, avec lesquels il est devenu célèbre.
Le guitariste, Al Anderson, comme le bassiste, Aston Barrett, témoignent d’un document qui aurait scindé l’héritage de la star jamaïcaine en deux. La moitié pour son groupe, l’autre pour ses femmes et ses nombreux enfants légitimes et illégitimes. Le testament aurait été détruit ; il ne sera jamais retrouvé.
En l’absence de ce document légal, la loi jamaïcaine s’applique : ce sera 10 % pour la femme de Bob Marley, Rita Marley, le reste pour ses enfants. Pendant plusieurs mois, une vaste enquête est menée pour retrouver l’ensemble de sa progéniture.
Car si le représentant des rastafaris a eu quatre enfants de sa femme, on en reconnaitra sept autres de ses maîtresses, après avoir passé des annonces dans la presse et enquêté sur des centaines de personnes se déclarant fils ou fille de Bob Marley.
La femme capricieuse de Bob Marley
Mais l’histoire ne fait que commencer. Sa femme imite la signature de son défunt mari, et crée un testament qui la désigne comme héritière majoritaire. Selon ce faux document, elle hérite de 98 % du patrimoine. Mais cinq ans après, elle se rétracte, et admet la supercherie. Elle ne perd cependant pas tout.
En 1991, elle finit par obtenir les droits d’exploitation du catalogue Island, la maison de disques qui gère une partie de l’empire musical de Bob Marley. Il faudra attendre 1995, soit 14 ans après la mort du plus célèbre chanteur de reggae, pour que soit prononcé un jugement définitif. Rita Marley, veuve “officielle” du chanteur, et ses enfants, Stephen, Cedella et David, dit Ziggy, sont considérés comme les héritiers directs de l’empire Marley.
L’ingratitude de la Jamaïque envers Bob Marley ?
C’est vrai Bob Marley reste un pionnier de la musique reggae qui a mis en lumière la musique, la culture et la vision du monde de la Jamaïque sur la scène internationale. Les gouvernements jamaïcains successifs sont restés très conscients de son pouvoir de star durable, en utilisant sa musique dans des publicités touristiques, en faisant la promotion du musée Bob Marley comme une attraction incontournable, et même en dépénalisant la marijuana (Marley était un fervent rastafari, une religion qui utilise la ganja comme partie intégrante des observances spirituelles).
Cependant, Marley, bien que vénéré dans le monde entier, n’a pas encore obtenu la reconnaissance ultime dans son pays natal : le titre de héros national.
C’est un oubli reconnu de longue date que l’ancienne ministre de la Culture, Lisa Hanna, a officiellement porté cette résolution au Parlement le 5 avril, citant le message de paix de Marley, son façonnement de la conscience noire et son franc-parler contre les systèmes d’injustice, son « activisme lyrique pour les pauvres et les démunis », sa représentation brillante du reggae et du rastafari, sa gentillesse et sa philosophie « One Love » comme autant de raisons pour lesquelles il devrait recevoir cet honneur à titre posthume :
Les héros nationaux de la Jamaïque appartiennent à un club restreint et exclusif ; ils ne sont actuellement que sept. Le panafricaniste Marcus Garvey a été le premier à avoir cet honneur.
Parmi les autres héros figurent Paul Bogle, diacre et militant du XIXe siècle qui a mené la rébellion de Morant Bay Rebellion et est mort entre les mains des autorités coloniales ;
George William Gordon, défenseur des Africains réduits en esclavage; Samuel Sharpe, qui a organisé une rébellion qui a abouti à l’abolition de l’esclavage en Jamaïque; Norman Manley, l’un des architectes de l’indépendance de la Jamaïque, le tout premier Premier ministre du pays,
Alexander Bustamante ; et la seule femme héroïne, Nanny of the Maroons, un chef des marrons du XVIIIe siècle dont les stratégies militaires affûtées ont contribué à la libération de son peuple.
L’honneur de l’Ordre du héros national est détaillé dans la loi sur les distinctions honorifiques et les récompenses nationales du pays, adoptée en 1969. La grande question : Quand est-ce que Bob Marley sera fait héros national ?